samedi 29 octobre 2011

Les Grandes Voyageuses - 1 - En quête du Bouddhisme

Alexandra David-Neel a fasciné et continue de fasciner des générations. La dimension de l'exploratrice intrépide fait malheureusement passer au second plan l'exploratrice intérieure.

Née le 24 Octobre 1868  à Saint-Mandé (Val de Marne), elle est morte en 1969 à Digne (Alpes de Haut Provence). Orientaliste, tibétologue, journaliste, écrivaine et exploratrice, son trait de gloire le plus marquant reste d'avoir été, en 1924, la première femme d'origine européenne à séjourner à Lhassa au Tibet. 

Ses parents, relativement âgés, étaient d'un milieu bourgeois. Ils ne s'entendaient pas et l'atmosphère devait être assez irrespirable. De plus, à sa naissance sa mère était déçue car elle voulait un garçon et non une fille, un garçon qui est arrivé quelques années plus tard et qui est mort au berceau. Les conditions étaient réunies pour qu'Alexandra porte très tôt sur la vie un regard lucide.
Elle montrera dès l'enfance une autonomie et une capacité hors de l'ordinaire à ne pas rentrer dans le moule commun.

Ce sont les choses de l'esprit, concernant plus particulièrement la religion et la spiritualité qu'elle regardera toujours comme seules valables. Etant en contact avec des anarchistes libertaires, elle sera très consciente de l'oppression de l'individu dans la société et écrira, jeune fille, un pamphlet libertaire Pour la vie dans lequel elle s'affirmera ardente féministe et revendiquera le droit de l'individu à refuser les contraintes sociales et à suivre sa voix intérieure. C'est un credo qui guidera la conduite de toute sa vie.


Elle se mariera à Tunis avec Philippe Neel, un homme qui ne la comprenait pas et ne partageait pas ses aspirations spirituelles. Elle regrettera immédiatement ce mariage et tombera dans l'une des crises de neurasthénie qui l'affecteront à plusieurs reprises au cours de sa vie. Elle n'en sortira que quand il lui proposera de faire un grand voyage, seule, en Asie. C'est ce voyage — qui durera quatorze ans — qui révélera tout ce qu'elle portait en elle de force et de richesse spirituelle.
Quand ils seront séparés par des milliers de kilomêtres pendant toutes ces années, son mari deviendra un confident et un ami cher à qui elle écrira des lettres superbes, regroupées dans le journal de voyage que nous vous conseillons de découvrir. S'il avait été un ardent pratiquant bouddhiste (chose des plus rares à cette époque !), il serait venu avec elle et nous n'aurions jamais eu ses lettres. S'il avait été totalement fermé, elle ne lui aurait rien écrit et nous n'aurions pas eu ces lettres non plus !!


Sa devise était :
Marche comme ton coeur te mène et selon le regard de tes yeux."